Ou « résumé » de 2018
Une vingtaine de cartons expédiés comprenant des habits, des chaussures, du matériel pédagogique et du matériel médical pour un coût d’expédition d’environ 760€.
Notre voyage à Saint Louis du Sud
Le 25 novembre 2018, Isabelle et Patrick embarquent à Orly Sud sur le vol Air Caraïbes TX556 à destination de Port au Prince Toussaint Louverture. Ullema (qui s’occupe de nos expéditions) est avec nous. Arrivés à 14h heure locale, Waner, son frère nous attend et nous conduit jusqu’à la ville des Cayes, ~200km et un peu plus de 5 heures de « route ». C’est aux Cayes où Ullema a sa maison et où nous allons résider pendant notre séjour car les conditions de sécurité ne sont pas très bonnes en ce moment et le Pasteur Pierre a un peu peur pour nous…
Isabelle : « En sortant de l’aéroport j’ai été directement mise dans le bain : un pays d’une extrême pauvreté qui ne tient que par les petits boulots débrouilles et par la croyance en Dieu et à de multiples églises, sectes, croyances… aucune enseigne, aucun taxi touktouk qui n’y fasse référence »
Pas d’électricité ni eau courante chez Ullema à notre arrivée, on va chercher l’eau au puits dans la rue, on se lave dans la douche avec un petit seau que l’on plonge dans un bidon préalablement rempli avec l’eau du puits, on s’éclaire avec des lampes solaires, pas d’internet bien entendu et pour nous, il ne nous reste que les sms (payants) pour prévenir nos proches de notre arrivée. Journée de repos le 26, petites courses au marché local avec Ullema, on fait la connaissance de sa sœur et de ses 5 neveux et nièces qu’elle héberge, on s’acclimate ! L’électricité est « revenue » 2 à 3 jours plus tard (de 18h15 à 19h30…), l’eau aussi mais de temps en temps et pas de pression, il faut donc jongler et si l’eau et l’électricité arrivent en même temps, ne pas oublier de mettre la pompe électrique en route pour monter l’eau dans des réservoirs placés sur le toit !
Première journée à l’école de la Hatte : Le frère d’Ullema est venu nous chercher, 34 km et pas loin d’une heure car la route se termine et la piste commence le long de la ravine que l’on finit par traverser juste avant d’arriver à l’école.
Pour Isabelle, première rencontre avec le Pasteur, sa famille, les enfants, les professeurs et les mamans.
Les 3 enfants du Pasteur, Béotie (l’ainée) Cheleph et Abdiel qui a un peu plus de 5 ans, vont à l’école de la Hatte. Baby l’épouse du pasteur y est intendante et professeur d’orthographe pour les grands.
Les enfants ont le regard très sérieux sauf les jeunes adolescentes qui sont plus souriantes. Le « blanc » (l’étranger) impressionne !
Nous sommes venus avec 2 valises de 20kg de vêtements, de matériels scolaires et une guitare. Sophonie (responsable de l’école) et Dianette commencent à distribuer dans la bibliothèque les vêtements aux enfants résidents et aux plus nécessiteux de l’école… la guitare a fait énormément plaisir au pasteur et à un élève qui sait en jouer.
L’école accueille 207 enfants dont 45 résidents de 3 à 17 ans. Une journée type : 6h le lever (pour les résidents), 8h début des cours après le lever du drapeau, 10h récré et petit déjeuner pour les 45 résidents, 13h fin de cours. L’après-midi les enfants font leurs devoirs et jouent avec les 5 « mamans ». Dianette travaille comme infirmière et surveillante à l’école.
Visite de l’école, les différentes classes, la cuisine et les dortoirs
Après avoir parlé avec Sophonie (directrice), Baby (intendante et couturière) et Dianette (infirmière), l’école a besoin aujourd’hui :
- de vêtements d’été garçons et filles de taille 6, 8, 10 , 12 ans et +
- pour le dortoir : draps de couleur (pas de blanc), des matelas (voir photos)
- pour la toilette : serviettes de toilette, savons en pain
- pour l’école : des fournitures scolaires (papier blanc, crayon de couleur), cahiers de vacances, albums à colorier, jeux éducatifs type scrabble, puzzle, dame…
- pour la cantine : gobelets, assiettes et cuillères en métal (que du métal, pas de plastique); riz, sucre, haricot sec, huile
- pour l’infirmerie : lingettes, gel désinfectant, lunettes de vue, médicaments enfant
La journée se termine chez le pasteur Pierre en attendant le « taxi »
Journée « Fermes Sans Frontières »
Pour mémoire, à l’initiative de Rony, l’équipe de l’Executive MBA de l’ESSEC 2017 s’était engagée dans un projet solidaire appelé « Fermes Sans Frontières ».
L’objectif était de booster l’ambition de l’association Côte de Nuits à améliorer la vie des 126 (à l’époque) écoliers de l’école de la Hatte que nous parrainons depuis 2010.
« Des vaches. Du lait. »
Pour aider à fournir une alimentation équilibrée aux écoliers afin qu’ils puissent se concentrer sur leur apprentissages scolaires !
L’objectif était de pouvoir fournir à l’école une dizaine de vaches placées sous la responsabilité du pasteur Pierre, fondateur de l’école. Ces vaches étant un capital destiné à contribuer chaque jour à une alimentation protéique indispensable pour la concentration des enfants. Ces 10 vaches étant juste ce qu’il faut (à terme) pour subvenir aux besoins journaliers des enfants.
Le but principal de notre voyage était de rendre compte de cette action auprès de la promotion Executive MBA 2017 de l’ESSEC, les responsables de ce projet solidaire n’ayant pu malheureusement se libérer pour ce voyage.
Alors ce projet ? Où en est il ?
Le projet ESSEC a permis d’acheter 11 bêtes : 2 génisses, 1 taureau, 2 vaches dites laitières et 6 vaches « locales », ce qui fait qu’avec les vaches que nous avions déjà achetées et les génisses qui étaient nées il ont aujourd’hui un troupeau de 19 bêtes. Vous vous dites, c’est génial ! le lait coule à profusion ! Mais non, pas encore et pour plusieurs raisons : car pour avoir du lait, une vache doit avoir eu un petit et que la gestation d’une vache est de 9 mois. Mais il faut savoir aussi qu’une fois qu’elle a mis bas, la moitié du lait est destiné au petit. Donc si on considère qu’il y a des génisses et qui faut attendre qu’elles soient en âge de pouvoir se reproduire, que les vaches ont été achetées dans les derniers mois de 2017 et qu’il faut attendre qu’elles soient fécondes, que le taureau… bref, on ne va commencer à avoir les résultats de cette belle opération que dans les mois qui arrivent tout en sachant aussi que les vaches produisent moins de lait en hiver qu’en été pour une question de fourrage plus maigre en hiver. Quand nous y étions, seules deux vaches étaient allaitantes (celles de l’association), trois autres (de l’Essec) allaient mettre bas en début d’année 2019. C’est ce qu’on appelle un projet à long terme !
Les parents : il faut savoir qu’en Haïti il n’existe pas de fermes comme chez nous. Lorsque un projet est initié par une association, le responsable du cheptel, ici Monsieur Coix (qui est aussi le gardien de l’école) confie une partie des bêtes à des parents qui s’en occupent, les surveillent, les font manger, les soignent (soins de tous les jours)…
Monsieur Coix a la responsabilité du taureau, des 2 laitières et d’une génisse, il rend visite aux parents accueillant une vache, vérifie le bon état de santé de la vache, appelle le vétérinaire si besoin, amène le taureau à la vache et collecte le lait quotidiennement quand il y en a. La totalité de la traite est donnée aux résidents orphelins de l’école. Quand le premier petit naît, il appartient à l’école et la moitié du lait aussi (vu que l’autre moitié est pour le petit). Le 2ème petit appartiendra au parent et quand il sera sevré, la vache sera, dans un souci d’égalité, alors confiée à un autre parent. (ci-dessus, photo de 4 parents, du gardien et du Pasteur Pierre)
Chaque famille dispose de son propre pâturage, il n’y a pas de fourrage supplémentaire. Seules les 2 laitières ont droit en plus à du son de blé. L’école dispose de 5 prés plantés de « zeb » (herbe qui est plantée et non semée, voir ci-contre). Le ray-gras ne pousse pas en Haïti car la terre n’est pas travaillée et le climat ne s’y prête pas.
« Aujourd’hui 28 novembre » il n’y a plus ou peu de lait car les veaux sont quasi sevrés et que c’est l’hiver. Après la naissance des trois veaux attendus début février, la traite aura lieu 3 fois par semaine avec une moyenne de 1,5 gallon par jour soit environ 6,5l, soit un verre de 12cl par enfant et par jour, l’objectif étant d’atteindre 50cl. Les veaux mâles n’ont pas d’utilité. Ils pourraient être soit mangés, soit revendus pour acheter de la nourriture ou un taureau de race laitière ce qui permettrait une plus grande production de lait pour atteindre, s’il est possible, l’objectif. Nous avons constaté que l’ensemble du cheptel était là et nous avons rencontré M. Coix et les parents. L’action est très positive pour l’école et les enfants bénéficient de 100 % de la production.
Les bêtes arrivent au fur et à mesure avec les parents…
Les enfants se préparent…
Tous les enfants remercient
la promotion Executive MBA 2017 de l’ESSEC pour ce beau cadeau ! (avec les vaches dans le fond car un peu agressives !)
Ces quelques jours en Haïti sont passés très vite mais entre nos nombreuses discussions avec le Pasteur Pierre, Blerc et Dianette et tous les autres, nous avons réussi à nous échapper pour faire un peu de « tourisme » avec Ullema comme la visite du fort des Anglais de Saint Louis du Sud avec son frère et des plages de Port Salut avec Jean Romain, un ami d’Ullema. Sans oublier les leçons de cuisine haïtienne par Ullema et les bons échanges sur beaucoup de sujets avec toutes les personnes que nous avons côtoyées. Dommage que les derniers jours aient été un peu perturbés par une très très belle entorse de la cheville d’Isabelle dûe aux escaliers un peu glissants d’Ullema ! Mais nous nous sommes tous bien occupé d’elle ! Toutefois le voyage de retour a été un peu épique surtout à l’arrivée à Orly où contrairement à Port au Prince ou à l’aéroport de Saint Domingue, on lui a refusé un fauteuil roulant ! Quel exemple !
Blerc, notre filleul
Après 3 brillantes années à l’INUTECH de Port au Prince, Blerc est aujourd’hui en 4ème année de Génie Civil, encore une année et il sera diplômé Ingénieur. Blerc a exprimé le souhait lors de notre visite en Haïti de poursuivre ses études par un Master en Génie Civil, soit à Quebec soit en France et ensuite retourner au pays pour mettre ses connaissances au profit de ses compatriotes. Le coût d’une année scolaire à l’INUTECH s’élève à ~ 800€ à 1000€ (inscription, voyages d’étude, matériels). Nous lui avons aussi envoyé un ordinateur portable, des clés mémoire USB, des livres spécialisés…
L’Université de Cergy propose plusieurs masters et le parcours CCI Bat (Conception, Construction et Ingénierie du Bâtiment) serait son choix. Rien n’est encore fait car les démarches administratives risquent d’être longues car elles ne concernent pas que l’admission mais aussi le visa, les bourses éventuelles, le logement, le financement (pour les étranger, il est prévu de passer en 2019 les frais d’inscription à près de 3800€ pour un master !)… Après une visite au bureau d’accueil des étrangers de l’université de Cergy, nous avons obtenu plein d’informations très utiles qui nous éviteront de perdre du temps, toujours trop court ! En résumé, le dossier d’admission sera à remplir en ligne par Blerc mi-novembre 2019 et, si le dossier est retenu, son admission sera étudiée et validée après entretien à Port au Prince avec un responsable de « Campus France ». Ensuite toutes les démarches administratives commenceront pour une convocation en juillet 2020 pour la rentrée scolaire de septembre.
Un projet de petites maisons en bambou destinées aux habitants les plus démunis de La Hatte qui vivent quasiment dehors aujourd’hui a été évoqué lors de notre visite. Si ce projet venait à évoluer, il serait réalisé avec l’aide de l’Association Aster (Architectes sans territoire, spécialistes des constructions en bambou). Nous avons besoin d’aides tant financières qu’humaines pour suivre et élaborer ce projet. Merci de nous contacter si vous voulez nous aider, voir prendre en main le dossier car sans aides nous n’y arriverons pas.
« Mesi anpil » Baby et Monsieur Pierre de nous avoir reçus à votre table.
« Mesi anpil » Ullema pour ton accueil et ton hospitalité !
Notre Bingo annuel du 14 décembre dernier a remporté un très grand succès, la salle était comble, l’ambiance géniale, les lots plus que superbes (merci à notre trésorière Isabelle pour ce coup de maître !). Quelques améliorations à prévoir pour l’année prochaine au niveau de la restauration. Une recette nette d’un peu plus de 1000€, un grand merci à tous les participants !
Remerciements aux sponsors de notre Bingo et à tous les autres !
- Valérie Declercq – directrice d’hôtel au Touquet et à Vimereux,
Laurent Degrick – Opticien, Angélique Thulliez – directrice de La Halle à Berck - Aux commerçants de Neuville sur Oise : Boulangerie Mongreville , GAEC Pellerin,
Pizzeria Carratello - Xavier Renaux, Cécile Pollart, Blandine Bourguignon, Guylaine Vanlemberghe, Virginie Makowski et tous ceux qui ont apporté des tartes, des gâteaux…
- A la Mairie de Neuville sur Oise pour la salle et aux agents communaux pour la pose / dépose des banderoles
- La Société Procopy de Saint Ouen l’Aumône pour les banderoles et les flyers
- A vous toutes et tous, petits et grands pour votre participation et votre générosité
- A nos infirmières pour le matériel médical et les médicaments
- A toutes celles et ceux qui nous ont apporté des cartons remplis de beaux habits, de chaussures, de jouets, de draps, de matériels scolaires…
- A tous les donateurs car sans vous, il nous serait impossible d’envoyer tout ça et de payer les études de Blerc
- MERCI à toutes et tous !
Des nouvelles de Dianette : Après avoir travaillé presque 2 ans à l’école pour aider et soigner les enfants, Dianette vient de partir au Brésil rejoindre sa sœur et souhaite dans le futur se rendre aux USA. Nous lui souhaitons bonne chance dans la réalisation de son rêve !
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